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ChiRunning : l’harmonie du jogging
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Courir est naturel, inné même. Toutefois, comment exercer cette activité sans s’exposer à un supplice insupportable, tandis que le cerveau se défile parce que c’est trop dur et que les muscles rompent sous l’effet de la blessure ? Compliqué ? Pas du tout, grâce au ChiRunning, une méthode douce d’apprentissage du jogging qui mêle libération totale de l’esprit et foulées harmonieuses…
Un Américain, Danny Dreyer, a ainsi décidé d’établir une ligne de partage entre le parti pris de bouger et la tentation d’en faire trop. Et surtout n’importe comment. Pour arpenter très régulièrement le bitume sur de longues distances, ce spécialiste californien du marathon a pu observer qu’une course mal maîtrisée pouvait provoquer des pathologies diverses (douleurs dorsales, tendinites, périostite tibiale...), voire risquait même de déboucher sur le renoncement à toute activité sportive. Une totale hérésie pour Danny Dreyer, un non-sens absolu à l’heure où la sédentarisation relève de plus en plus d’un phénomène d’inconscience collective.
Donc, comment faire pour tromper cet engourdissement latent et refuser d’abandonner nos muscles à une mélancolie qui entend les entraîner là où ils seront ensuite inutiles, incapables de s’extraire : le fond d’un canapé ? Tout simplement en modifiant notre façon de courir, en adoptant, par exemple, un meilleur positionnement du corps au moment de l’effort ou, encore, en mettant l’accent sur la fluidité du mouvement proprement dit…
Tout d’abord, il y a le chi…
La démarche effectuée par Danny Dreyer puise une part de sa spécificité dans la culture chinoise. Selon lui, celle-ci serait parvenue à définir la norme positive par excellence. Cette notion, qui n’a pas d’équivalent en Occident, tient en un mot : le chi. Elle fait référence à une sorte d’énergie interne, de souffle intérieur. En Chine, on affirme que ce concept est à l’origine de n’importe quel mouvement touchant n’importe quel domaine, sportif, artistique, médical ou autre.
Par ailleurs, le chi est l’une des composantes du tai-chi-chuan, chanson de gestes plurimillénaire, initialement considéré comme un art martial et devenu plus génériquement source de connaissance de soi et de santé. Sa pratique assouplit les articulations, détend les muscles et met l’accent sur une respiration bien maîtrisée. Or, quoi de mieux pour pousser le runneur, occasionnel ou plus aguerri, à se lancer à l’assaut des kilomètres sans appréhension ni dérobade, le chi servant alors d’essence dans le moteur ?
Prolongeons la métaphore. Pour que ledit moteur trouve la bonne carburation, il convient de procéder préalablement à divers réglages. En clair ? On court en respectant certains principes.
Ensuite, l’esprit scanne
Pour Danny Dreyer, une des règles de base de la course consiste à contrôler sa respiration (on y revient !), car c’est elle qui fournit au corps le tonus lui permettant de se déplacer sans avoir exagérément recours à la puissance musculaire proprement dite. Ainsi, on évite les crampes, les courbatures ou, pire, les blessures.
En sport, le principe de précaution est une vertu. De même, il est indispensable que l’esprit agisse sur l’organisme comme un scanner, en fonction des mouvements effectués, du parcours emprunté et des obstacles rencontrés. Interrogeons-nous sur la position que nous avons adoptée et, au besoin, corrigeons-la. Pour bien courir, il est essentiel de saisir les messages que nous adresse notre corps.
La mise en pratique
D’autre part, l’attaque du pied s’opère toujours sur son milieu, jamais à partir du talon. C’est logique. De cette manière, on privilégie le sens avant-arrière afin de suivre le sol qui défile. Le bassin doit également pivoter légèrement à chaque foulée. Cette ondulation favorise le passage de l’énergie entre la colonne vertébrale et les membres inférieurs.
À ce propos, il est indispensable que le haut et le bas du corps demeurent scrupuleusement alignés. Ce principe s’applique aussi dans la vie de tous les jours. Nous nous tenons mal. On ne cesse de nous le répéter. Dès lors, imaginez que vous traciez une ligne qui part de la tête et qui rejoint vos pieds en passant par vos épaules, votre dos et vos fesses. Pendant que vous courez, mémorisez cette sensation et essayez de la retrouver quand vous vous apercevez que votre nuque n’est pas droite ou que votre dos s’affaisse. Si l’ensemble n’est pas stable, le geste sera moins précis, plus emprunté. Il sera même source de dysfonctionnements. Car cet alignement est capital pour la pratique optimale du ChiRunning.
Au lieu de combattre la gravité, il s’en sert : en faisant basculer vers l’avant l’ensemble du corps (tête, tronc et bassin), nous créons une force qui va nous permettre de gaspiller moins d’énergie. C’est la raison pour laquelle les pieds ne peuvent jamais dépasser la tête du coureur. Il faut se sentir « tomber ». Plus ce sera le cas, plus on ira vite. Cette inclinaison doit être naturelle, adaptée au type de la course (légère pour un footing, plus prononcée pour un sprint), sans bien sûr risquer la chute à chaque pas.
Le ChiRunning compte des millions d’adeptes aux États-Unis. On peut parler à son sujet d’un véritable effet de mode. N’est-ce pas également une (autre) forme urgente de révolte au laisser-aller, à la paresse, à l’apathie ? Sans aucun doute…