Maigrir et grossir : notre poids est-il génétiquement programmé ?
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Comment expliquer que les kilos perdus après un régime soient souvent aussitôt repris (le fameux effet yo-yo) ? Une théorie avance que le corps tenterait constamment de retrouver un poids « préprogrammé » par notre ADN. Fiction ou réalité ?
Notre taille est majoritairement prédéterminée par la génétique. Pourquoi notre poids ne le serait-il pas ? Si cette théorie n'est pas complètement infondée, elle est loin de tout expliquer. Sans quoi, le nombre de personnes en surpoids ne serait pas en constante augmentation.
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La théorie du poids génétiquement préprogrammé
En anglais, on appelle cela la théorie du « set point » (seuil de référence), c'est-à-dire l'idée que chacun a un poids optimal que le corps est génétiquement enclin à maintenir. Autrement dit, notre organisme cherchera toujours à retrouver son poids d'équilibre, peu importe nos efforts de régime pour s'en détacher.
Pour certain, le poids idéal se situera autour de 55 kg, pour d’autres autour de 70 kg.
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Comment le corps régule-t-il son poids ?
Il existe divers mécanismes physiologiques qui permettraient à notre corps de compenser une éventuelle perte ou prise de poids.
Lorsque nous faisons régime, nos hormones (leptine) alertent le cerveau de la diminution de nos réserves graisseuses. Notre corps va alors tenter de préserver voire, de reconstituer ses stocks. Il va ralentir notre métabolisme afin d'économiser l'énergie nécessaire au fonctionnement de l'organisme. Notre cerveau, quant à lui, va nous envoyer des signaux supplémentaires de faim.
Si au contraire, vous mangez plus que d'habitude, votre température corporelle augmentera et votre métabolisme s’accélérera pour brûler cette énergie supplémentaire. Votre sensation de faim diminuera également.
Ceci pourrait donc expliquer pourquoi, deux ans après un traitement réussi contre l’obésité, certaines personnes retrouvent leur poids d'origine et déclarent avoir encore plus d’appétit qu’auparavant.
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D'autres facteurs à prendre en compte
La théorie du « set point » n'est en tout cas pas compatible avec l'épidémie d'obésité actuelle. En effet, s'il existait dans notre corps un pondérostat capable de maintenir un poids stable, le nombre de personnes présentant une obésité sévère ne serait pas en augmentation constante.
Si cette théorie est réelle, elle semble ne fonctionner que dans un sens. La plupart des personnes prennent facilement du poids lorsqu'elles ne font pas attention, mais perdre du poids, même avec beaucoup d'efforts, est généralement une tout autre affaire.
La réalité est donc beaucoup plus complexe. Des études récentes ont montré que notre poids serait influencé par une combinaison de facteurs tels que des caractéristiques héréditaires, des paramètres hormonaux, environnementaux, psychologiques, sociaux ou encore génétiques. Et bien évidemment, par nos choix alimentaires.
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Un environnement « obésogène »
Une récente étude américaine (Louisiana Sate University) souligne l'importance cruciale de notre hygiène de vie dans le maintien d'un poids santé. Selon les chercheurs, nous vivons dans un environnement dit « obésogène », qui favorise l'obésité. Il nous encourage à nous alimenter à l'excès et de manière malsaine, et ne nous incite pas à pratiquer un exercice physique régulier. Dans de telles conditions, contrôler son poids est évidemment un défi. Les scientifiques recommandent notamment de rendre les aliments sains et peu caloriques moins chers et plus accessibles, et d’augmenter le prix des aliments malsains et très caloriques.
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Sources :