Hypertension : gare au stress au boulot
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Il n’y aurait pas de « bon » ou de « mauvais » stress au boulot. Dans les deux cas, il constitue un facteur de risque important d’hypertension. Une étude canadienne bouscule donc les idées reçues.
Beaucoup d’observateurs établissent une distinction entre le stress professionnel négatif, qui découle d’une forte pression psychologique (productivité, délais…), couplée à une faible latitude décisionnelle, et le stress positif, où la pression est atténuée par une capacité de développement personnel et de contrôle de son environnement (autonomie, créativité, participation aux décisions…).
Une équipe de chercheurs canadiens, attachés à l’Université Laval (Québec), s’est penchée de plus près sur ce concept. Et il s'avère que les deux formes de stress engendrent des effets négatifs. En fait, les travailleurs soumis à stress « positif » seraient davantage exposés au développement d’une hypertension cachée, c’est-à-dire à une pression artérielle élevée durant les heures de boulot, mais qui revient à des valeurs normales dès le retour à la maison.
Prendre la tension sur le lieu de travail
Pour poser ce constat, quelque 2.500 fonctionnaires masculins, attachés à trois institutions gouvernementales canadiennes, ont été recrutés. En croisant les données portant sur le niveau de pression psychologique et de latitude décisionnelle, et celles obtenues en mesurant à intervalles réguliers la pression artérielle, il est apparu que ceux qui étaient soumis à un stress « positif » étaient davantage à risque d’hypertension cachée.
En d’autres termes, celle-ci ne peut pas être décelée lors d’une consultation médicale en dehors du lieu de travail, alors qu’elle est pourtant associées à un risque cardiovasculaire. On estime que 15% des travailleurs en souffriraient. La mesure de la pression artérielle dans l'environnement professionnel serait indiquée, poursuivent les auteurs canadiens.
Il est à noter que le lien entre stress « positif » et hypertension cachée n’a pas été observé chez les femmes. Pour elles, confrontées aux obligations familiales, le stress est permanent, même de retour à la maison.