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Mieux comprendre comment pensent les bébés
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La manière dont les très jeunes enfants appréhendent le monde qui les entoure fait l’objet de nombreuses recherches : celles-ci s’intéressent à la distinction entre les êtres vivants et les objets.
Des situations dont la compréhension nous paraît évidente le sont-elles aussi pour les bébés ? Un tout-petit sait-il qu’un chien peut franchir une clôture alors que cela est impossible pour une voiture ? Qu’un chat peut éviter de se cogner contre le mur vers lequel il se déplace mais pas une table que l’on pousse dans cette direction ? Cette capacité de distinction, de classification, est importante, explique cette équipe de psychologues de l’université Concordia (Montréal), puisqu’elle relève d’une habileté intellectuelle fondamentale qui permet aux tout-petits de mieux comprendre le monde qui les entoure.
L'autobus qui saute par-dessus un mur
L’étude a porté sur quelque 350 enfants, qui ont participé à une série d’expériences alors qu’ils étaient âgés de 10, 12, 16 et 20 mois. L’intention a consisté à déterminer s’ils saisissaient la différence entre la trajectoire (logique) de mouvements d’animaux et d’objets. Les chercheurs ont calculé le temps pendant lequel les enfants fixaient leur regard sur la séquence qui leur était projetée : c’est le principe de l’accoutumance visuelle, qui repose sur le fait qu’un bébé s’intéresse plus longtemps aux choses nouvelles (ou qui lui semblent étranges, peu naturelles) qu’à ce qui lui est familier.
Ainsi, les scènes animées représentant un autobus ou une table sautant par-dessus un mur retenaient plus longtemps l’attention des tout-petits que des images des mêmes objets heurtant le mur. Ce scénario était inattendu, inhabituel, intriguant. En revanche, ils se sont intéressés aussi longtemps à un chat sautant au-dessus d'un obstacle qu’à un chat rebondissant après avoir heurté une paroi. Les deux séquences représentaient des situations « normales », attendues.
« Les tout-petits ont le regard plus scrutateur que les adultes », explique l’un des chercheurs. « Et en tout cas, ils absorbent plus de détails que ce que l’on pourrait croire. Nous avons pu montrer que les bébés possèdent une réelle compréhension des facultés des animaux et des objets, même s’ils ne peuvent pas encore la formuler avec des mots ». Les études de ce type contribuent à mieux comprendre - une tâche très complexe ! - la manière dont les bébés pensent et raisonnent.