Placebo : ça marche, même en connaissance de cause
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C’est une étude aux résultats étonnants qui a été conduite par des chercheurs de la Harvard Medical School de Boston (Etats-Unis). Ils ont en effet démontré que même pris en connaissance de cause, un placebo – une substance par définition totalement inactive – pouvait engendrer des effets thérapeutiques bénéfiques.
L’effet placebo est connu de longue date et attribué à des mécanismes psycho-physiologiques inconscients, qui expliquent que l’administration d’une substance a priori sans effet - une gélule ne contenant que du sucre, par exemple – soit en mesure d’améliorer l’état de santé d’un patient.
Les détracteurs de l’homéopathie mettent d’ailleurs systématiquement en avant ces propriétés de l’effet placebo. L’essentiel reposerait, en fait, sur le syndrome de la prescription, cette sorte de rituel médical qui fait que beaucoup de malades se sentent déjà un peu mieux après avoir consulté un médecin et être sortis de son cabinet avec un ordonnance.
Surtout ne pas y croire, et pourtant...
Ce qui est surprenant dans les recherches de la Harvard Medical School, c’est que les patients étaient parfaitement conscients que leur traitement n’intégrait aucune molécule pharmacologique active. Les chercheurs avaient en fait constitué deux groupes de volontaires souffrant d'un côlon irritable. Les uns n’ont reçu aucun traitement, les autres du… sucre, sachant qui plus est que les spécialistes leur avaient clairement fait savoir qu’ils ne devaient pas croire aux vertus de l’effet placebo.
Les résultats sont saisissants : au terme de l’étude (qui a duré trois semaines), 35% des participants du premier groupe ont signalé une amélioration des symptômes, contre… 59% - un score remarquable - parmi les « placebos ». L'explication ? Le rituel médical, toujours, d’une puissance à peine imaginable.