Sommeil : le cerveau reste à l'écoute même en dormant
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Le sommeil n’isole pas le cerveau de son environnement : il ne dort que d’une oreille, écoute les sons environnants et procède à des tris.
Le sommeil semble s’accompagner d’une perte de capacité à percevoir notre environnement et à interagir avec lui. Mais ce n’est qu’une impression. Des expériences précédentes ont montré que certains sons étaient perçus pendant le sommeil : ainsi, le fait de prononcer le prénom d’une personne bien connue a tendance à réveiller plus facilement un dormeur qu’un prénom quelconque.
Jusqu’à présent, les travaux s’étaient concentrés sur des sons isolés. Une équipe franco-australienne (CNRS et université Monash) a identifié les réponses cérébrales de participants exposés à deux voix similaires dans leurs propriétés acoustiques, mais qui lisaient des phrases très différentes : pour l’une, des extraits de dialogues et d’articles, pour l’autre, un flot de mots dépourvus de sens. Les chercheurs ont alors utilisé une technique permettant de reconstituer, au départ de leur activité cérébrale, ce que les dormeurs entendent.
Ils ont pu confirmer que pendant le sommeil léger, le cerveau privilégie le message avec du sens. Autrement dit, il enregistre les sons environnants, sépare les sources auditives et sélectionne celle qui est la plus compréhensible et la plus pertinente. Cette faculté est temporaire, puisqu’elle ne concerne que le sommeil lent et léger, et pendant de courtes fenêtres temporelles. Les auteurs ajoutent que ceci pourrait notamment expliquer la raison pour laquelle certaines personnes s’endorment dans le train et parviennent à se réveiller spontanément lorsque l’accompagnateur annonce que l’on approche de leur arrêt...