Dépression et burn out : forte augmentation des incapacités de travail
news Au cours des quatre dernières années, le nombre de personnes absentes du travail depuis plus d'un an en raison d'un burn out ou d'une dépression a augmenté de 40% en Belgique. Les experts identifient diverses causes, comme les exigences du numérique et les attentes élevées tant sur le plan professionnel que personnel. Les chiffres dont on dispose actuellement ne permettent pas encore de mesurer l'impact précis de la crise Covid.
Des données récentes de l'Institut national d’assurance maladie invalidité (Inami) montrent qu'à la fin 2020, quelque 112.000 Belges étaient en incapacité de travail depuis plus d'un an en raison d'un burn out ou d'une dépression. Quatre ans plus tôt, on en comptait 80.250, ce qui signifie que leur nombre a augmenté d'environ 10% chaque année. La plus forte hausse concerne les personnes souffrant de dépression : 42% contre 33% pour le burn out.
Quelles causes ?
Il s'agit d'un problème très complexe et il est impossible d'en identifier une cause précise. Il semble en tout cas que de plus en plus de personnes cèdent à une forte pression, au travail et au-delà. Selon les experts, il n'y a pas non plus de ligne de démarcation nette entre le burn out et la dépression.
Parmi les coupables concrets, on relève les exigences associées au numérique et la surcharge mentale qu’elles impliquent, puisque nous recevons constamment des informations via les e-mails, les réseaux sociaux, les SMS (textos), les appels vidéo…
Certaines études suggèrent que la charge de travail augmente de manière significative, notamment parce que les employés peinent à s’adapter à l’évolution rapide et constante de leurs activités professionnelles, ou qu’ils sont contraints de changer de poste plus souvent. Selon les spécialistes, de plus en plus de travailleurs ont le sentiment que leur occupation ne leur convient pas.
Attentes en dehors du travail
Les attentes deviendraient également trop importantes en dehors du contexte professionnel, en particulier en raison de la forte pression sociale qui pousse à être actif, efficace et populaire. Même en matière de loisirs, les attentes sont souvent fortes. Dans le même temps, de nombreuses personnes vivent dans un contexte relationnel plus complexe, comme une famille recomposée. En cas de sérieux revers, comme la maladie d'un être cher, il devient très difficile de pouvoir tout gérer.
Travail à temps partiel
De même qu'il n'y a pas de cause univoque, il n'existe pas non plus de solution unique. Parmi les pistes suggérées, il faudrait tout d'abord faire plus d'efforts en matière de prévention, en étudiant comment améliorer le bien-être au travail, par exemple en dissuadant l'envoi et la consultation des e-mails en dehors des heures de bureau. Une plus grande attention devrait également être accordée à la sensibilisation des employeurs.
Plusieurs experts estiment aussi que les travailleurs sont trop livrés à leur sort lorsqu'ils sont à la maison et qu’ils devraient être davantage aidés pour se réorganiser progressivement, sans être contraints de reprendre le travail à temps plein dès que possible. Le travail à temps partiel personnalisé est considéré comme une bonne option.
Quel impact de la crise Covid ?
Étant donné que les chiffres de l'Inami ne portent que jusqu'à la fin de 2020 et qu’ils n’intègrent que les personnes absentes depuis plus d'un an, l'impact de la crise Covid est encore difficile à mesurer. Il est bien sûr évident que beaucoup de personnes ont souffert mentalement pendant cette crise sanitaire, mais cela ne dit pas, par exemple, si la pandémie est à l’origine de plus de cas de burn out.
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