Allergie au soleil ou lucite : symptômes, durée, traitement

dossier Les rayons UV du soleil peuvent déclencher une réaction du système immunitaire. On parle de photosensibilité ou d’allergie au soleil. En Belgique, environ une personne sur dix est concernée. Démangeaisons, petits boutons, plaques, rougeurs… quels sont les symptômes d’une allergie au soleil ? Combien de temps durent-ils ? Quel traitement pour les soulager ?

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Différents types d’allergies au soleil

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L’allergie au soleil regroupe en réalité plusieurs types de réactions cutanées : 

  • La lucite estivale bénigne : des petits boutons et des démangeaisons apparaissent sur les parties du corps qui sont peu habituées au soleil (décolleté, bras, épaules, cuisses…), à l'exception du visage. Les symptômes peuvent apparaître plusieurs heures ou jours après l’exposition. Ils persistent durant une semaine ou plus et disparaissent à mesure que progresse le bronzage.
  • La lucite polymorphe : plus fréquente chez les personnes à peau claire et chez les jeunes femmes, la lucite polymorphe ne survient pas uniquement en été (une exposition modérée au soleil peut provoquer des symptômes). Elle est plus invalidante que la lucite estivale bénigne et les symptômes durent plus longtemps. 
  • L'urticaire solaire : grosses papules ou zébrures rouges accompagnées de démangeaisons et de sensations de brûlure. L’urticaire solaire survient seulement quelques minutes après l’exposition au soleil et dure quelques minutes ou quelques heures (pas plus de 24 heures).
  • La dermatose printanière juvénile : des petits boutons, puis des cloques apparaissent au niveau des oreilles. Cette réaction au soleil comparable à la lucite se manifeste surtout chez les jeunes garçons durant les premiers mois du printemps. Elles durent près de 2 semaines.
  • Les dermatoses causées par une photosensibilité chimique : certains produits cosmétiques, médicaments et plantes peuvent provoquer une réaction d'hypersensibilité (ou photosensibilisation) en association avec le soleil. Ils surviennent principalement (mais pas exclusivement) sur les parties du corps qui ont été exposées au soleil ou aux rayons UV.

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Symptômes de l’allergie au soleil (lucite)

Les symptômes d’une éruption cutanée causée par le soleil peuvent être plus ou moins prononcés : 

  • une peau tendue, irritée, chaude et rougeâtre. Elle peut peler (desquamation),
  • de multiples boutons rouges ou plaques rouges, irrégulières et en relief,
  • en cas de lucite polymorphe, des cloques prurigineuses,
  • importantes démangeaisons.


Ces réactions peuvent s’étendre à des parties du corps qui n’ont pas été exposées au soleil. Certaines personnes développent une hypersensibilité à la « simple » lumière du jour (lucite polymorphe), alors que d’autres ne développent des symptômes qu’à la suite d’une intense exposition aux UV (lucite bénigne estivale). 

Les réactions peuvent s'aggraver au fil des ans ou tout simplement disparaître.

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Apparition et disparition des symptômes d’une allergie au soleil : quelle durée ?

Les symptômes de l’allergie au soleil surviennent généralement 12 à 48 heures après l'exposition au soleil. Parfois, ils peuvent même se déclencher jusqu’ à 3 à 5 jours plus tard. Sans traitement, ils disparaissent environ 1 semaine à 10 jours après leur apparition. 

La lucite estivale bénigne se déclenche au printemps et récidive après chaque exposition. La réaction diminue au fil de l’été, après des expositions répétées au soleil et l’apparition du bronzage. La majorité des patients ne présentent qu’un bref épisode, une fois par an. 

En cas de lucite polymorphe, les symptômes apparaissent généralement de 30 minutes à quelques heures après l’exposition. Néanmoins, de nouvelles plaques peuvent apparaître plusieurs heures ou plusieurs jours plus tard. L'éruption disparaît généralement en quelques jours à quelques semaines.

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Causes de l’allergie au soleil

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© Getty Images

L’allergie au soleil résulte d'une réaction anormale à la lumière ultraviolette. Les rayons UVA du soleil en seraient la cause principale. Si les réactions cutanées se produisent également derrière une vitre, à l'ombre ou par temps légèrement nuageux, ou malgré l'application d'une crème solaire, les UVA sont certainement les coupables. Les bancs solaires sont également constitués en grande partie de rayons UVA.

Cependant, on ne sait pas pourquoi les réactions cutanées anormales se produisent. Il existe des indications selon lesquelles la lucite polymorphe est le résultat d'une réaction allergique. L'irradiation de la peau par les UV peut produire ou décomposer toutes sortes de substances et de composants de la peau. Une réaction bien connue à la lumière du soleil est la formation de pigments et de vitamine D. Dans le cas de la lucite polymorphe, un composant de la peau est probablement créé et reconnu par les cellules immunitaires. Ces cellules immunitaires considèrent cette substance comme nuisible à l'organisme et l'attaquent. Chaque fois que cette substance est fabriquée dans la peau, une attaque des cellules immunitaires se produit.

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Traitements de l’allergie au soleil

Sans traitement et en restant à l’abri du soleil, la guérison spontanée se produit au bout de 7 à 10 jours.

Les médicaments ne sont utilisés qu’en cas de réactions cutanées graves :

  • Les antihistaminiques oraux pour soulager les démangeaisons.
  • Les corticostéroïdes en application locale pour résorber les oedèmes et apaiser les démangeaisons. En cas de lésions étendues, le médecin peut recourir à des corticostéroïdes en administration orale ou par injection.
  • A titre préventif, un médicament anti-malaria comme l’hydroxychloroquine peut être recommandé (doses de 400 à 600 mg à prendre sept jours avant l’exposition solaire). Le traitement sera poursuivi pendant les quinze premiers jours du séjour au soleil.
  • Ni les capsules de bêta-carotène ni les compléments nutritionnels ne sont efficaces à titre préventif ou curatif.

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Quels sont les bons gestes de prévention à mettre en place ?

  • Dès l'arrivée des beaux jours, la peau doit être progressivement habituée aux ultraviolets, en commençant par quelques minutes d'exposition au début du printemps, puis progressivement un peu plus chaque jour.
  • Évitez les expositions au soleil entre 11 h et 15 h et limitez à tout moment les expositions directes prolongées.
  • Pour les formes les plus sévères, la luminothérapie peut être recommandée. Il s'agit d'exposer la peau à une source de lumière ultraviolette à l’arrivée du printemps pendant plusieurs semaines, 2 à 3 fois par semaine. La PUVAthérapie nécessite la prise de certains médicaments (psoralène) avant chaque séance. Ceux-ci favorisent l’action des UVA. Ce traitement doit être répété chaque année.
  • Le port de vêtements couvrants offre une meilleure protection : pantalons longs ou jupes aérées et (T-)shirts à manches longues, de préférence de couleurs sombres. Portez également un chapeau ou une casquette à larges bords.
  • Appliquez une protection solaire à indice élevé qui protège à la fois contre les UVA et les UVB. Même sous le parasol et par temps nuageux, une grande quantité de soleil (UVA) atteint la peau. Derrière une vitre, les UVA atteignent la peau mais pas les UVB.

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Hypersensibilité au soleil causée par les médicaments et les cosmétiques

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Certains cosmétiques, certains médicaments et certaines plantes peuvent être à l'origine d'une hypersensibilité à la lumière. On parle de réactions phototoxiques ou photoallergiques.

Réactions cutanées causées par des substances en contact avec la peau : 

  • Plantes photosensibilisantes : de nombreuses plantes (Berce du Caucase, renoncule, céleri, panais, angélique, persil, aneth, rue, millepertuis...) contiennent des substances phototoxiques. On les retrouve également dans certains produits cosmétiques. Les lésions sont souvent striées car le contact avec la plante se fait généralement lors des promenades.
  • Substances issues du goudron de houille : les dérivés du goudron de houille sont encore utilisés comme médicaments pour traiter différents types de maladies de la peau. Certains shampooings peuvent également contenir du goudron.
  • Colorants : les colorants comme l’éosine ou la fluorescéine ajoutés aux cosmétiques.
  • Agents antibactériens et antifongiques : les préparations photosensibilisantes de ce type sont peu ou pas utilisées dans notre pays. Toutefois, elles peuvent être présentes dans certains produits fabriqués à l’étranger.
  • Écrans solaires : des substances comme l'acide p-aminobenzoïque et ses dérivés, souvent utilisés dans les crèmes solaires.
  • Parfums : des composants utilisés en parfumerie comme la 6-méthyl coumarine et l'ambrette.
  • Médicaments à application topique ayant des effets secondaires photoallergiques, tels que les crèmes AINS, les rétinoïdes topiques (trétinoïne, adapalène), la crème imiquimod, la chlorhexidine ou la sulfadiazine argentique.

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Réactions photosensibilisantes causées par les médicaments :

  • Antimicrobiens/antibiotiques : la tétracycline et certains de ses dérivés sont connus pour être une cause fréquente de réactions phototoxiques. Certaines quinolones et certains sulfamides peuvent également provoquer des symptômes similaires.
  • Antifongiques tels que la terbinafine, le kétoconazole et l'itraconazole.
  • Antidépresseurs : inhibiteurs de la recapture de la sérotonine, millepertuis.
  • Antiépileptiques : carbamazépine
  • Benzodiazépines : alprazolam, chlordiazépoxide
  • Médicaments anticancéreux : méthotrexate, vinblastine, fluorouracile
  • Médicaments contre l'hypertension (pilules urinaires) : Dans ce groupe de médicaments, le furosémide (Lasix) et les diurétiques thiazidiques sont connus pour être des photosensibilisateurs possibles.
  • Médicaments pour le cœur
  • Certains médicaments contre les arythmies (amiodarone - Cardarone, bêta-bloquants...)
  • Les médicaments hypocholestérolémiants (fibrates, statines).
  • Médicaments contre le diabète
  • Les sulfamides
  • Contraception orale (pilule)
  • Les œstrogènes contenus dans les contraceptifs oraux peuvent provoquer une réaction photoallergique.
  • Les analgésiques : par exemple l'ibuprofène, le diclofénac.
  • Anti-inflammatoires (par exemple, meloxicam, piroxicam, tenoxicam, ketoprofen, etofenamate)
  • Les rétinoïdes oraux : isotrétinoïne et trétinoïne. 

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Précautions 

  • Lisez attentivement la notice de chaque médicament. Si elle mentionne la photosensibilisation comme effet secondaire possible, soyez très prudent en ce qui concerne les expositions au soleil et les bancs solaires.
  • Si, après l'administration d'un médicament, de l'urticaire ou une réaction cutanée de type eczéma apparaît lors d'une exposition au soleil ou aux rayons UV, il est recommandé de le signaler à votre médecin. Il est également préférable de ne pas utiliser ce médicament ultérieurement. Si le médicament est nécessaire, vous devez éviter de vous exposer à la lumière du soleil ou aux rayons UV.
  • Portez des gants et des manches longues ou utilisez un écran solaire si vous travaillez avec des plantes photosensibilisantes dans des conditions ensoleillées.

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Sources :
www.astma-en-allergiekoepel.be
www.huidarts.com
www.huidziekten.nl
www.uza.be
www.huidinfo.nl
www.thuisarts.nl
www.nhg.org
www.health.harvard.edu
www.mayoclinic.org
www.nhs.uk



Dernière mise à jour: août 2024

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