Pourquoi les bébés s’endorment-ils quand on les berce ?
news Enfants ou adultes, les mouvements de balancier ont un effet puissant sur l’induction du sommeil. Quels sont les mécanismes qui entrent en jeu ?
Un bébé bercé, un adulte doucement secoué par les mouvements de la voiture… : ces situations favorisent l’endormissement. Et ce qu’on constate chez l’être humain est également observé chez les animaux, comme le démontrent des expériences réalisées sur la souris ou sur… la mouche.
Une équipe américaine (université Thomas Jefferson) s’est penchée sur les mécanismes qui pourraient expliquer ce phénomène. Sa théorie : le modèle de l’habituation, une forme d’apprentissage. En fait, le sommeil serait ici favorisé par des stimulations monotones, associées notamment aux vibrations des secousses légères de la voiture ou au va-et-vient du bercement, qui réduisent l’excitation et la vigilance.
Comment ? Par une action sur des organes mécanosenseurs, qui vont traduire des signaux mécaniques (comme les vibrations ou les mouvements de balancier) en signaux biochimiques. On trouve ces récepteurs dans la peau, dans les muscles ou dans les articulations.
Le fait que l’on parle d’habituation et d’apprentissage renvoie à un processus d’acceptation, en quelque sorte, de ces vibrations : notre cerveau ne les considère pas comme des signaux d’alerte, pour autant que leur intensité reste dans une certaine limite. Pour prendre un exemple, elles induisent et bercent notre sommeil lors d’un long trajet en voiture, mais en cas de secousse plus importante (ce que les chercheurs appellent les « vibrations intermittentes »), nous allons sursauter et ouvrir les yeux. Même chose pour le bébé : il doit être bercé à un rythme constant, alors qu’un mouvement brusque risque de le réveiller. On peut donc parler d’une « stimulation spécifique », poursuivent les auteurs, qui repose largement sur l’habituation.
Voir aussi l'article : Sommeil en vieillissant : pourquoi dort-on moins bien avec l'âge ?