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Tampons vaginaux imbibés de vodka pour se saouler plus vite, bizarre et dangereux
- En quoi ça consiste ?
- Cette pratique est courante chez les jeunes. Faux.
- S’insérer un tampon imbibé d’alcool peut vous saouler plus rapidement. Vrai.
- Consommer de l’alcool par voie rectale/vaginale permet de tromper l’Ethylotest. Faux.
- S’insérer un tampon imbibé de vodka ou de l’alcool dans le vagin est sans risque. Faux.
dossier C'est une pratique qui fait régulièrement le buzz sur les réseaux sociaux : se saouler rapidement en s'introduisant un tampon hygiénique imbibé d’alcool dans le vagin ou le rectum. Quels sont les effets d'une telle pratique ? Est-ce dangereux ?
Voir aussi l'article : 10 effets nocifs de l’abus d’alcool sur votre santé
En quoi ça consiste ?
Il s’agit d’une forme alternative de consommation d'alcool qui implique d’imbiber un tampon de vodka (ou d’un autre alcool fort) et de se l’enfoncer dans le vagin ou l’anus. Cette pratique connaît également une variante plus dangereuse, le butt-chugging, qui consiste à s'insérer directement de l’alcool dans l’anus à l’aide d’un tuyau (une sorte de lavement à l’alcool).
Selon la légende urbaine, ces pratiques permettraient de se saouler plus rapidement en évitant certains effets secondaires de la consommation d’alcool par voie orale. À savoir : une haleine d’alcool, trop de calories ou encore la gueule de bois. Mythe ou réalité ?
Voir aussi l'article : Alcool et snack : lesquels sont les plus caloriques ?
Cette pratique est courante chez les jeunes. Faux.
Plusieurs études ont été menées auprès de la population estudiantine et des jeunes adultes. Elles ont conclu que l'attention portée par les médias à ce sujet suggère une prévalence disproportionnée par rapport à la réalité. Les résultats ont montré que les jeunes étaient très peu enclins à ce genre de pratique.
S’insérer un tampon imbibé d’alcool peut vous saouler plus rapidement. Vrai.
Du moins en théorie… L’alcool peut pénétrer dans l’organisme via les vaisseaux sanguins qui irriguent les muqueuses du vagin et du rectum sans être métabolisé par l’estomac et le foie. Résultat : une intoxication plus rapide et plus importante peut survenir. En pratique, une équipe américaine (University of Southern California) a mené l’enquête. Un tampon avec applicateur peut absorber entre 5 et 15 ml d’alcool. Toutefois, il agit comme une éponge. Une fois inséré, il ne peut pas restituer de grandes quantités d’alcool. Selon le Dr. Francis Leroy (Journal international de médecine), « les données de cette expérimentation suggèrent que de faibles quantités de vodka sont absorbées par les différents types de tampon et que l’alcoolisation par cette voie est dès lors peu probable ».
Il en va autrement des lavements à l’alcool qui représentent un réel risque d’intoxication aiguë.
Voir aussi l'article : Qu'est-ce qui aide et n'aide pas en cas de gueule de bois ?
Consommer de l’alcool par voie rectale/vaginale permet de tromper l’Ethylotest. Faux.
Une personne peut obtenir un résultat positif à un alcootest après s'être inséré un tampon imbibé de vodka ou de l'alcool directement dans l'anus. En effet, l'alcool n'atteint pas les voies respiratoires par inhalation, mais par voie sanguine. La vodka qui infiltre les vaisseaux sanguins par le vagin ou l’anus circule jusqu’aux poumons où elle est expirée sous forme de vapeur d’alcool.
S’insérer un tampon imbibé de vodka ou de l’alcool dans le vagin est sans risque. Faux.
Douleurs, brûlures, lésions, besoins de déféquer sans y arriver, risques d’intoxication… s’insérer un tampon d’alcool ou directement de l’alcool dans le rectum ou le vagin est loin d’être sans danger.
Douleurs à l’anus et au vagin
Si vous tentez l’expérience, vous risquez surtout d’avoir mal. Le Dr Francis Leroy, explique « à cette concentration [celle d'un tampon], on peut observer une irritation locale des tissus et de l’inconfort, en particulier si la cavité rectale ou vaginale est déjà fragilisée ». En effet, la moindre blessure ou fissure anale qui entrerait en contact avec la vodka provoquerait des douleurs désagréables. De plus, les muqueuses du vagin et du rectum sont extrêmement fines et sensibles. L’alcool pourrait les brûler, les endommager ou provoquer une inflammation.
Les effets secondaires les plus fréquents dans la région génitale sont une sensation de brûlure, des démangeaisons et un œdème vulvo-vaginal.
Lésions à l’anus
L'alcool ingéré par voie orale ne cause pas de dommages au tractus gastro-intestinal supérieur. Lors d’une expérimentation animale, la muqueuse du côlon du rat a été endommagée à 10 % par l’alcool. Les lésions à l’anus se caractérisent par la présence de sang dans les selles et un besoin de déféquer sans y arriver.
Risque accru d’intoxication aiguë
Les muqueuses du rectum absorbent l’alcool pour l’envoyer directement dans le sang et donc jusqu’au cerveau. Si un tampon doit être largement imbibé d’alcool pour avoir cet effet, le butt-chugging est quant à lui extrêmement dangereux. Il augmente considérablement l’intoxication alcoolique. Il a également un effet irréversible, dans la mesure où il est impossible de vomir en cas de surdose (puisque l’alcool ne se trouve pas dans l’estomac).
Voir aussi l'article : Une allergie à l’alcool, c’est possible ?
Sources :