Démence : surveillez votre pression artérielle
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Une pression artérielle même à la limite de l’hypertension augmente sensiblement le risque de développer une démence : l’âge critique tourne autour de 50 ans.
L’étude a concerné quelque 9000 personnes (un tiers de femmes), âgées de 35 à 55 ans à l’entame, et suivies pendant une trentaine d’années (1985 - 2017). Leur pression artérielle a été relevée à intervalles réguliers, et ces données ont été croisées avec les cas de démence.
Résultat : une pression artérielle systolique égale ou supérieure à 130 mmHg à l’âge de 50 ans est associée à une augmentation de 53% du risque de démence. Les chercheurs (University College London) constatent aussi qu’une pression artérielle supérieure à 130 mmHg pendant une longue période - entre les âges de 45 à 61 ans - est associée à une hausse de 72% du risque de démence. Par contre, une pression systolique supérieure à 130 mmHg à l’âge de 60 ou 70 ans n’est pas associée à un risque de démence plus élevé, et le lien n’est pas retrouvé avec la pression artérielle diastolique. Enfin, cette association entre la pression artérielle systolique et la démence est indépendante de la présence d’une maladie cardiovasculaire.
Résumé des auteurs : « Une pression artérielle systolique égale ou supérieure à 130 mmHg à l’âge de 50 ans, sous le seuil conventionnel de 140 mmHg généralement utilisé pour définir l’hypertension, est associée à un risque accru de démence, et ce sur-risque est indépendant de la maladie cardiovasculaire ».
Une hypothèse pouvant expliquer ce lien renvoie à la probabilité plus élevée de souffrir de mini-AVC « silencieux » en cas d’hypertension : ces accidents passent inaperçus, mais ils peuvent causer des dommages au cerveau, surtout s’ils se multiplient. Quant aux 130 mmHg, on parle habituellement de pré-hypertension, mais déjà d’hypertension selon les critères américains. En tout cas, à partir du moment où ce seuil est atteint, et forcément s’il est dépassé, il est nécessaire de s’en préoccuper.