Dépendance à Internet : le profil de l'accro
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Le phénomène de cyberdépendance fait l’objet d’un intérêt croissant. On commence ainsi à dessiner le profil type de l’accro pathologique à Internet.
Cette étude a porté sur des personnes qui se sont adressées à des centres spécialisés dans la dépendance, afin de recevoir une aide en raison de problèmes liés à l’usage (très) excessif d’Internet. Sur base de ces dossiers, une équipe de l’université de Montréal a mis en évidence plusieurs caractéristiques.
• Les hommes sont fortement majoritaires (88%), l’âge moyen est de 30 ans et la plupart n’ont pas de conjoint (73%) ou d’enfant (77%), alors qu’une importante proportion vit chez ses parents (46%).
• Le temps passé sur Internet est de 66 heures en moyenne par semaine, sachant que les jeux de rôle multi-joueurs arrivent largement en tête des activités favorites (58% contre 30% par exemple pour les sites de conversation, les chatrooms).
• Dans près de la moitié des cas, la demande d’aide fait suite à une pression ou à des menaces de l’entourage.
• Les problèmes – personnels, familiaux, sociaux, professionnels… - associés à l’utilisation excessive d’Internet présentent des similitudes avec ceux liés à d’autres addictions (jeu, alcool…) : perte de contrôle, envahissement obsessionnel, difficultés relationnelles, troubles du sommeil, sevrage…
• Deux tiers des personnes intégrées dans cette étude expriment une faible estime d’elles-mêmes. Un peu plus de la moitié (54%) considèrent que leur vie en ligne est plus satisfaisante que leur existence en dehors du Net, et un quart que l’une est aussi satisfaisante que l’autre.
Les spécialistes concluent : « Il faut retenir que dans l’ensemble, ces personnes devraient être considérées comme de vrais dépendants, puisqu’elles montrent des effets délétères suffisamment graves pour les inciter à demander de l’aide ».