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L’hypertension artérielle masquée concerne une proportion importante de la population. Or, elle est associée à un risque cardiovasculaire accru. Comment mieux la détecter ?
L’hypertension masquée est définie par une pression artérielle normale chez le médecin (< 140 / 90 mmHg), mais élevée lorsqu’elle est prise en ambulatoire (> 135 / 85 mmHg). On estime que jusqu’à 30% des adultes pourraient se trouver dans cette situation. Une équipe québécoise (université Laval) a réalisé un suivi auprès de quelque 2000 employés répartis dans trois sociétés d’assurance. La pression artérielle des participants - normale au départ - a été mesurée de manière classique (comme au cabinet du médecin), ainsi qu’en ambulatoire (appareil portatif qui enregistre la pression toutes les 15 minutes pendant la journée). Cette procédure a été répétée à trois reprises à plusieurs mois d’intervalle. Le suivi a duré trois ans en moyenne.
Le résultat montre que 10% des employés ont développé une hypertension masquée pendant cette période. Le risque est plus élevé chez les hommes (1,5 x), les plus de 40 ans (1,5 x), les fumeurs (1,5 x), les personnes avec un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 27 (1,4 x), ainsi que les détenteurs d’un diplôme du supérieur (1,3 x). Cette dernière association pourrait s’expliquer par les exigences professionnelles : pression psychologique élevée et latitude décisionnelle faible.
Sur le plan pratique, les chercheurs expliquent : « Si les facteurs de risque mis en lumière par notre étude sont confirmés par d’autres travaux, ils pourraient servir à établir le profil des personnes pour qui il serait prioritaire de mesurer la pression artérielle en ambulatoire », et qui bénéficieraient alors, le cas échéant, d’un suivi plus étroit, puisque l’hypertension masquée évolue souvent vers une hypertension bien établie.
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