Pourquoi cette absence de règles après l’arrêt de la pilule ?

dossier L’absence de règles après l’arrêt de la pilule, aussi appelée aménorrhée post pilule, est un phénomène fréquent. Le rétablissement complet du cycle menstruel peut prendre un certain temps. Parfois, cette absence de règles peut indiquer un problème sous-jacent. Après combien de temps faut-il s’inquiéter ? 

Quand les règles doivent-elles revenir après l’arrêt de la pilule ?

© Getty Images

Lorsque vous décidez d’arrêter la pilule contraceptive ou que vous arrivez à la fin d’une plaquette, des règles de privation (fausses règles) surviennent généralement dans les quelques jours (ou pas du tout s'il s'agit de pilules progestatives). Mais le rétablissement complet de votre cycle menstruel naturel peut prendre plus de temps.

En effet, les hormones synthétiques de la pilule peuvent avoir des effets temporaires sur le système hormonal de la femme. Il faut parfois un certain moment pour que votre corps recommence à produire ces hormones. 

Chaque femme est unique, et la façon dont son corps réagit à l'arrêt de la pilule peut varier. Toutefois, les « vraies » règles (non induites par la pilule) et l’ovulation reprennent habituellement dans les trois mois suivants l’arrêt de la contraception. Si cette aménorrhée post-pilule persiste au-delà de cette période, d’autres facteurs peuvent être en cause.

Voir aussi l'article : Comment avancer ou retarder vos règles ?

Qu’est-ce qui peut expliquer cette absence de règles après la pilule ?

Lorsque l’on s’inquiète d’une absence de règles, la grossesse et la (pré)ménopause sont souvent les premières raisons qui nous viennent en tête. Toutefois, l’aménorrhée post-pilule peut avoir de nombreuses autres causes telles que la prise de certains médicaments, des troubles hormonaux, des problèmes ovariens ou encore le poids …

Voir aussi l'article : Ménopause artificielle, ménopause précoce : les différents types de ménopause ?

Parmi les facteurs susceptibles d’influencer la régularité du cycle menstruel après l'arrêt de la pilule, on recense les problèmes suivants :

• Histoire menstruelle : les femmes ayant des antécédents de règles irrégulières sont plus susceptibles de connaître un retard important dans le retour de l’ovulation après l’arrêt de la pilule. 
  
• Facteur âge : les femmes plus jeunes peuvent retrouver leur cycle plus rapidement que celles qui approchent de la ménopause. 
  
• Ménopause précoce : chez 1 femme sur 100, la ménopause et ses symptômes surviennent avant l'âge de 40 ans. Elle est due à une insuffisance ovarienne prématurée (IOP). La réserve ovarienne est anormalement basse. Les règles se font rares jusqu’à disparaître complètement.
• Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) : près d'une femme sur dix souffrirait du SOPK, un dérèglement hormonal à l’origine d’un excès de production d’androgènes (hormones masculines). Ce syndrome provoque notamment des troubles du cycle menstruel, l’absence de règles et d’ovulation.
• Aménorrhée de la sportive : les sportives de haut niveau ou les femmes qui ont une activité physique intense peuvent présenter une aménorrhée due à l’insuffisance de masse graisseuse. Cette absence de règles est réversible. Une solution consiste à faire de l’exercice moins souvent et moins intensément. Les règles recommencent généralement d’elles-mêmes.
• Poids : les personnes très minces ou qui souffrent de troubles alimentaires (anorexie et/ou boulimie) peuvent avoir des cycles menstruels perturbés. L’obésité peut également induire un déséquilibre hormonal et provoquer l’aménorrhée. Les menstruations se normalisent une fois un poids santé retrouvé.
• Médicaments : la prise de certains médicaments (corticoïdes oraux, antidépresseurs, antipsychotiques) a pour effet secondaire l'aménorrhée. Vous n'êtes pas nécessairement obligé d'arrêter votre traitement, mais discutez avec votre médecin des alternatives possibles.
• Stress et choc psychologique : un événement traumatisant (décès, accident, viol), le stress peuvent avoir un impact sur le bon fonctionnement de l’hypothalamus et engendrer une absence de règles tant que l’état mental de la patiente persiste.
• Plus rarement : une tumeur à l’ovaire, l’hyperthyroïdie, l'hypothyroïdie, l’hyperprolactinémie (sécrétion excessive de prolactine), l’anorexie mentale… peuvent causer l'aménorrhée. 
  
  

Voir aussi l'article : Dysménorrhée : que faire quand les règles sont douloureuses ?

Quand faut-il s’inquiéter ?

Si une femme ne présente pas de règles après l'arrêt de la pilule et que cela persiste pendant une période prolongée - au-delà de 3 mois après l'arrêt de la contraception œstroprogestative - , il est recommandé de consulter un professionnel de la santé pour évaluer la situation.

Voir aussi l'article : Douleurs pendant les règles : quand faut-il s'inquiéter ?

Sources :