Masques anti-pollution : une efficacité faible, voire nulle
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Les masques anti-pollution destinés au grand public, et notamment portés par de nombreux cyclistes, ne présenteraient pas beaucoup d’intérêt, et ils pourraient même aggraver l’exposition aux polluants.
Un avis sur le sujet a été rendu par l’Agence nationale française de sécurité sanitaire (Anses), qui a évalué l’intérêt de quelque deux cents modèles de masques vendus sur le marché hexagonal. Premier élément, rapporte Le Quotidien du Médecin : l’efficacité d’un masque testé en laboratoire, même si elle s’avère élevée, ne reflète pas son efficacité en conditions réelles d’utilisation par la population, qui est alors « faible, voire nulle ».
Ainsi, la performance des masques diminue (beaucoup) lorsqu’ils sont mal ajustés sur le visage, mal entretenus, ou lors d’une activité physique intense. En outre, la plupart des modèles sont conçus pour protéger contre les particules présentes dans l’air ambiant, mais pas contre les substances à l’état gazeux : or, la pollution atmosphérique se caractérise par un mélange complexe de particules et de gaz. La recherche dans la littérature médicale n’a pas non plus permis de conclure à un effet sanitaire bénéfique des masques, poursuit Le Quotidien du Médecin.
De fait, les experts de l’Anses déconseillent la promotion de ces masques, en soulignant qu’ils pourraient même donner un faux sentiment de sécurité, et inciter à des comportements de surexposition (par exemple un cycliste sur des axes à fort trafic). Les personnes qui feraient néanmoins le choix de porter l’un de ces masques doivent s’assurer qu’il soit marqué du sigle CE, assorti d’une notice, et son utilisation doit être associée à un comportement limitant l’exposition à la pollution.