Pourquoi notre cerveau n’aime pas du tout changer d’avis
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On parle de biais de confirmation : nous tendons à privilégier les opinions qui confortent les nôtres, et à « bloquer » sur celles qui nous contredisent. Que se passe-t-il dans le cerveau ?
Le biais de confirmation est l’un des nombreux biais cognitifs qui altèrent continuellement notre capacité de jugement. En fait, notre réflexion est biaisée par ce que nous avons mémorisé, par nos expériences passées, par nos choix antérieurs, par nos idées préconçues. Et ceci explique qu’on « coince » souvent face à des opinions contraires aux nôtres, même si les arguments sont pertinents.
Une équipe britannique (université de Londres) a cherché à mieux comprendre les mécanismes qui entrent en jeu. Des volontaires ont intégré un scénario reposant sur l’évaluation contradictoire de la valeur de biens immobiliers. Pendant les sessions, leur fonctionnement cérébral était observé par imagerie médicale (IRMf).
Le résultat montre que face à un avis opposé, le traitement de cette information déclenche une sensibilité neuronale réduite dans le cortex préfrontal médian postérieur, que les chercheurs identifient comme une zone clé dans la prise de décision. A contrario, quand une opinion rejoint la nôtre, l’activité neuronale augmente dans cette région. Les auteurs expliquent : « Ces données démontrent qu’un jugement préconçu altère la représentation neuronale de la force d’une information contraire, ce qui réduit la capacité à remettre en question notre opinion face à un désaccord ».