Spasmophilie et crise de spasmophilie : quels sont les symptômes ?

dossier La spasmophilie est un terme utilisé pour désigner une maladie encore mal comprise. Une crise de spasmophilie est une crise d'angoisse associée à des symptômes respiratoires (hyperventilation) et une contraction involontaire des muscles (spasme). La grande variété de symptômes rend son diagnostic très complexe et les opinions divergent sur le traitement à adopter.

Spasmophilie, un trouble mal compris

La spasmophilie est un terme utilisé principalement chez nous (et peu dans les pays anglo-saxons) pour désigner un ensemble de symptômes physiques et psychiques liés à une hyperexcitabilité neuromusculaire, souvent en lien avec l’anxiété, le stress ou des troubles émotionnels. Ce n’est pas une maladie reconnue officiellement dans les classifications médicales internationales, mais elle est fréquemment évoquée en médecine générale.

L’appellation elle-même est controversée. Comme l'indique le terme spasmophilie, les patients souffrant de ce syndrome présentent des spasmes, des contractions involontaires des muscles. Mais l'hyperventilation, à savoir le fait de respirer inconsciemment trop rapidement et trop peu profondément, joue également un rôle crucial. En anglais, c’est d’ailleurs l’appellation « syndrome d'hyperventilation qui est privilégiée ».

Voir aussi l'article : Anxiété et troubles anxieux : comment les reconnaître et s'en sortir

Symptômes de la spasmophilie

Getty_angst_stress_2025.jpg

© Getty Images

La crise de spasmophilie peut provoquer des symptômes impressionnants. La fréquence respiratoire du patient s'accélère et devient superficielle (hyperventilation). Le taux de CO2 chute dans le sang. Les muscles se contractent involontairement (crise de tétanie) : crampes dans les mains, raideurs des muscles. Ces symptômes peuvent provoquer un sentiment de panique qui engendre un cercle vicieux.

D'autres symptômes se manifestent également : une accélération du rythme cardiaque,une sensation oppression dans la poitrine, une sensation de boule dans la gorge, des fourmillements dans les mains et les pieds, des jambes qui « dorment », des vertiges, des nausées, des maux de tête, une vision trouble, des sueurs, des palpitations... 

La spasmophilie peut également causer une fatigue chronique et des troubles du sommeil ainsi que des problèmes intestinaux. 

Voir aussi l'article : Qu’est-ce que l’hyperventilation ?

Spasmophilie : un trouble anxieux ?

De nombreux chercheurs soulignent les fortes similitudes entre la spasmophilie et le trouble panique, qui se traduit par des crises d'angoisse fréquentes. La spasmophilie aurait donc des causes psychologiques ou psychosomatiques.  Ces chercheurs pensent que la spasmophilie est le résultat d'une réaction négative à des situations stressantes ou effrayantes. Les patients auraient peur que les symptômes réapparaissent après une première crise, ce qui les entraînerait dans un cercle vicieux où les angoisses s'aggraveraient progressivement. Selon une autre hypothèse, la maladie serait due à un manque chronique de magnésium et de calcium, qui jouent un rôle important dans la contraction musculaire.

Voir aussi l'article : Hypocalcémie : symptômes d’un manque de calcium et dangers ?

Diagnostic de la spasmophilie

En raison du caractère flou des symptômes, la maladie n’est pas facile à diagnostiquer. De nombreux médecins ne connaissent pas non plus ce syndrome. Pour diagnostiquer une carence en magnésium ou en calcium, les médecins peuvent effectuer un test sanguin. Les médecins peuvent également vérifier certains spasmes musculaires au niveau du visage (signe de Chvostek) et de la main (signe de Trousseau) à l'aide de certains tests. De plus, un électromyogramme (EMG) peut être réalisé pour vérifier si les nerfs et les muscles fonctionnent correctement.

Traitement de la spasmophilie

Les idées sur le traitement à suivre vont dans le même sens. Certaines études soulignent principalement l’importance d’une supplémentation en magnésium ou en calcium, soit par le biais  de suppléments, soit par injections. D’autres chercheurs soulignent la nécessité d’un traitement psychologique, similaire à celui utilisé pour combattre les crises d’anxiété, comme la thérapie cognitive et comportementale. Les crises graves peuvent être traitées avec des médicaments anxiolytiques. Il est également souvent conseillé de limiter au maximum le stress, de faire suffisamment d’exercice , de faire des exercices de relaxation et de faire attention à une bonne hygiène de sommeil.

Voir aussi l'article : Stress et hyperventilation: quels bienfaits de la cohérence cardiaque ?

Sources :

https://www.msdmanuals.com
https://isom.ca
https://www.sciencedirect.com

auteur : Andy Furniere - journaliste santé

Dernière mise à jour: avril 2025

Vous voulez recevoir nos articles dans votre boîte e-mail ?

Inscrivez-vous ici à notre newsletter.

vous pourrez vous désinscrire quand vous le souhaiterez
Nous traitons vos données personnelles conformément à la politique de confidentialité de Roularta Media Group NV.
volgopfacebook

volgopinstagram