Comment vivre une sexualité saine et épanouie ?

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Dans les films, dans les publicités, dans les quiz télévisés, dans les talk-shows,… le sexe est partout et (presque) sans tabou. Mais comment se sent le Belge moyen face à la sexualité ? Quand pouvons-nous dire que nous sommes « sexuellement en bonne santé » ? Nous avons posé toutes ces questions à Vanessa Muyldermans, thérapeute relationnelle et sexologue.

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Le tabou autour de la masturbation

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© Getty Images

Vanessa Muyldermans : « De nos jours, le sexe est plus libre. C’est un sujet de conversation nettement plus acceptable qu’autrefois. Et c’est une excellente chose. Toutefois, nous préférons garder nos expériences sexuelles pour nous. Bien que la masturbation soit une forme plaisante et courante d'expression de notre sexualité, elle reste farouchement stigmatisée dans notre société. La masturbation féminine en particulier reste un énorme tabou. Du moins un tabou plus important que la maturbation masculine, surtout quand il s’agit de masturbation au sein d’un couple. Je suis parfois stupéfaite du nombre de personnes qui n’acceptent pas que leur partenaire se masturbe. Les hommes se sentent souvent menacés à l’idée que leur femme pourrait jouir sans eux ».

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D’où vient ce tabou ?

Vanessa Muyldermans : « Les influences religieuses et culturelles ainsi que l’éducation ont toujours un impact sur notre mode de pensée et notre comportement. De nos jours encore, des mythes circulent quant à la masturbation. Par exemple, se masturber rendrait sourd. Ou ça ne se fait pas, tout simplement. Les enfants éprouvent de la honte, de l’angoisse, voire du dégoût quand ils se touchent ou cherchent ce qui procure des sensations si agréables à certains endroits ».

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« Il y a peu, une patiente m’a confié avoir été mal à l’aise. Il faisait chaud et elle avait rempli une petite piscine. Elle a vu sa petite-fille se caresser la vulve. Nos entretiens précédents lui avaient appris qu’elle ne devait pas marquer sa désapprobation. Elle avait donc préféré détourner l’attention de la fillette. Lorsqu'elle m'a raconté l’anecdote, elle a réalisé qu’elle se sentait doublement coupable. D’une part parce qu’elle avait interrompu un processus normal de découverte ou ne l’avait pas toléré. De l’autre parce qu’elle avait transmis à la petite la mentalité de sa jeunesse : - C’est mal, tu ne peux pas ! Ce n’était absolument pas son intention car cet état d’esprit l’avait empêchée toute sa vie de profiter pleinement de sa sexualité. Depuis des années, c’est un frein à son vécu comme à la qualité de sa relation sexuelle avec son époux. »

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« On dit souvent aux enfants qu’ils ne peuvent pas se masturber. Des clients m’ont souvent raconté avoir été punis quand leurs parents les avaient « surpris » à se toucher ou à se caresser. En plus, ça faisait l’objet de plaisanteries aux réunions de famille. En tant qu'enfant, vous ne comprenez pas du tout ce qui se passe à ce moment-là. Vous ne comprenez pas pourquoi c'est interdit, vous ne comprenez pas pourquoi les gens en font tout un plat et pourquoi vous êtes le sujet de moqueries à la table familiale. L’enfant ne comprend rien à tout ça mais se sent malheureux.

Je suis souvent confrontée à des personnes, surtout des femmes, qui sont victimes d’une certaine inhibition dans leur vie sexuelle. Elles n’osent pas se détendre complètement ni prendre du plaisir. Elles n’osent pas se livrer complètement parce que, pendant des années, on leur a inculqué que c’était mal. Que toucher son propre corps était anormal. Et que faire des expériences avec son corps est une chose qui ne se fait pas. Et puis, à l'âge adulte, tout à coup, c'est permis ? Non, ça ne marche pas comme ça.

Même si nous nous disons que c’est désormais permis, cette petite voix du passé continue à nous poursuivre. Elle nous bloque. Elle nous empêche de profiter de notre sexualité. Beaucoup de femmes n’osent donc pas se masturber ni même en parler. Pire, certaines ne parviennent même pas à savourer pleinement leurs relations sexuelles de couple. »

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Une sexualité saine commence dès la naissance

« Le regard que nous portons sur notre corps et nous-même, notre sexualité… La manière dont on nous a inculqué un « cadre de référence », disons, détermine en grande partie le vécu de notre sexualité à l’âge adulte ».

Vous reconnaissez-vous dans ce témoignage ? Éprouvez-vous des réticences ou vous empêchez-vous de vivre pleinement votre sexualité ? Il serait bon d’en parler à un thérapeute. Ensemble, vous pourrez remonter à l’origine de ces pensées parasites et vous en défaire. Vous porterez ensuite un autre regard sur votre sexualité et vous apprendrez à en tirer du plaisir. N’oubliez pas une chose : rien n’est obligatoire. Vous n’êtes pas obligé de vous masturber. Personne n’a dit que tout le monde devait le faire.  

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La masturbation est saine

  • La masturbation stimule la sécrétion hormonale, ce qui permet à notre corps de se détendre et de réduire le stress. 
  • La masturbation peut aider à lutter contre les douleurs menstruelles désagréables.
  • Après la ménopause, la masturbation peut aider à combattre la sécheresse et la constriction vaginales. En vous masturbant, vous prévenez d’éventuelles irritations et douleurs pendant les relations sexuelles.
  • La masturbation exerce un effet positif sur votre confiance. Vous apprenez à connaître votre corps et vous découvrez ce que vous aimez, ce qui a une influence positive sur son épanouissement sexuel. Cela favorise également vos futures expériences sexuelles.
  • Il est normal et sain de vous masturber, même si vous entretenez une relation. Des études révèlent que les femmes qui se masturbent plus souvent connaissent une meilleure vie sexuelle avec leur partenaire. La masturbation est un complément qui peut vraiment améliorer votre vie sexuelle.

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Vanessa Muyldermans détient un double Master en Sexologie, un Master en Criminologie et un baccalauréat en infirmerie. Elle est membre de la société flamande de Sexologie et suit actuellement une formation de quatre ans en techniques de solutionnement. Elle a déjà suivi des cours de thérapie de couple, de désir d’enfant et d’accompagnement du deuil. Vanessa aide et conseille depuis des années ses patients dans son cabinet, qu’il s’agisse de leur vie sexuelle, relationnelle ou de leur souhait d’enfanter.

auteur : Sofie Van Rossom - journaliste santé

Dernière mise à jour: octobre 2023

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