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Vivre près d’un aéroport ou sous un couloir aérien : quels effets sur la santé ?
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Bien que populaire, l'avion est un moyen de transport controversé. L'émission de particules ultrafines peut mettre la santé en danger et les nuisances sonores à proximité des aéroports ont également des effets néfastes. Chez certaines personnes, elles perturbent le sommeil à un point tel qu'elles développent une tension artérielle élevée, ce qui augmente le risque de crise cardiaque.
Les effets des particules fines
Les avions volent au kérosène, un combustible fossile. En plus des gaz à effet de serre, la combustion du kérosène libère des particules fines et des particules ultrafines que nous inhalons lorsque nous respirons. Elles causent des dommages aux poumons. Les particules ultrafines sont les plus nocives. Elles pénètrent dans la circulation sanguine par les poumons et provoquent des maladies telles que l'asthme, les maladies cardiovasculaires, des lésions cérébrales et le cancer (poumon). La concentration de particules ultrafines autour des aéroports est élevée : un Boeing 747 au décollage émet autant de particules ultrafines qu'un million de camions.
De plus, les avions produisent d'autres substances toxiques, notamment des oxydes de soufre, du dioxyde de carbone, du plomb, des oxydes d'azote et des composés organiques volatils (COV). Chacun de ces polluants a ses propres effets nocifs. Ces substances se trouvent en concentrations élevées à proximité des aéroports et elles peuvent provoquer des cancers, des lymphomes, des leucémies myéloïdes et des dépressions.
Hypertension artérielle et crise cardiaque
Des études nationales et internationales montrent un lien entre l'exposition au bruit des avions et l'hypertension artérielle et les infarctus du myocarde. Le bruit amène le corps à produire des hormones de stress qui peuvent avoir un impact négatif sur le système immunitaire, le système cardiovasculaire et même le taux de cholestérol. Plus il y a de bruit, pires sont les conséquences. Et les avions sont très bruyants. A titre de comparaison, dans une zone rurale calme, le bruit ambiant est d'environ 30 décibels en moyenne. Un Boeing 737, quant à lui, produit 90 décibels à un kilomètre de la piste.
De tels niveaux sonores ne sont pas sans conséquences. La recherche montre que les personnes qui subissent une pollution sonore de 60 décibels chaque jour sont 30% plus susceptibles de mourir d'une crise cardiaque que les personnes qui vivent dans des environnements moins bruyants. Toute personne vivant à proximité d'un couloir aérien depuis plus de 15 ans a un risque de crise cardiaque accru de 50%. Si vous habitez près d'un aéroport, il est donc judicieux d'isoler suffisamment votre maison.
Les performances d'apprentissage
Le bruit des avions peut également affecter négativement les performances d'apprentissage des enfants. Le son a certains effets cognitifs sur les capacités de lecture et d'attention, ainsi que sur la mémoire à long terme et la résolution de problèmes. C'est ce que montre, entre autres, une étude de 2005 publiée dans la revue médicale The Lancet : pour 10 décibels supplémentaires de pollution sonore dans l'environnement, le niveau de lecture des enfants diminuerait de deux mois, et leur compréhension de texte se dégraderait également.
Une solution pourrait être de fixer certaines valeurs limites de pollution de l'air et le développement par les avionneurs de meilleurs équipements d'insonorisation. Mais on peut également investir dans l'insonorisation des écoles, des maisons et d'autres bâtiments dans les zones à haut niveau de bruit.