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Vous résistez bien au froid : c’est peut-être grâce à une mutation génétique
news Qu'est-ce qui rend certaines personnes plus aptes que d’autres à affronter le froid ? Une partie importante de la réponse se trouve dans notre ADN et une mutation génétique spécifique en serait responsable. Mais cette mutation pourrait aussi nous rendre plus vulnérables à certaines affections…
Selon une équipe suédoise (Karolinska Institutet), une personne sur cinq fait mieux face au froid en raison d'une mutation génétique qui a fait disparaître la protéine « ACTN3 » dans son tissu musculaire. L'absence de cette protéine signifie que les muscles squelettiques sont constitués de davantage de fibres musculaires lentes, qui fournissent moins de puissance que les fibres musculaires rapides mais qui sont plus « écoénergétiques » : elles utilisent moins d'énergie pour produire de la chaleur. Pour la même raison, ces personnes sont également plus performantes dans les sports d'endurance, comme le marathon, que dans les sports explosifs comme le sprint et l'haltérophilie.
Une expérience difficile
Cette théorie n'est pas neuve, mais les chercheurs suédois en ont fourni des preuves solides pour la première fois, et ceci lors d'une expérience qui s’est déroulée dans des conditions pour le moins difficiles.
Ils ont demandé à des hommes (âgés de 18 à 40 ans) de s'asseoir dans de l'eau froide jusqu'à ce que leur température corporelle tombe à 35,5 °C. Au cours de ce test, les chercheurs ont mesuré l'activité électrique musculaire par électromyographie (EMG). Ils ont également effectué un prélèvement de tissu musculaire pour examiner sa teneur en protéines et sa composition en fibres musculaires.
L’analyse montre que les hommes porteurs de la mutation génétique présentent en effet des fibres musculaires plus lentes. Les mesures EMG ont confirmé que ces personnes étaient capables de maintenir leur température corporelle de manière plus économe en énergie. Le manque de protéine ACTN3 rend donc plus résistant au froid.
Une origine évolutive
L'origine évolutive de la mutation génétique est bien claire. Elle serait apparue lorsque nos lointains ancêtres ont migré d'Afrique vers les climats plus froids d’Europe centrale et du Nord. La mutation est d’ailleurs moins courante en Afrique et beaucoup plus fréquente en Europe du Nord et en Alaska, entre autres. Ainsi, le changement d'ADN aurait aidé certains groupes de migrants à mieux faire face aux conditions difficiles de leur nouvelle destination.
Pas que des avantages
Cependant, les chercheurs craignent que la mutation génétique puisse aujourd’hui présenter certains inconvénients. Cette lenteur musculaire, bénéfique dans un passé lointain lorsque la nourriture était plus rare à trouver, est devenue problématique puisque nous avons généralement un accès constant à la nourriture et une dépense d'énergie plus faible.
La mutation pourrait en fait contribuer au développement de certains troubles. Les scientifiques vont vérifier si la mutation génétique pourrait augmenter le risque d'obésité et de maladies métaboliques comme le diabète (DT2). Ces nouvelles connaissances pourraient également être utiles dans la recherche sur les troubles musculaires.
Voir aussi l'article : Des analyses génétiques pour prédire l'espérance de vie ?