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Trouble sexuel : le signal d’alarme d’une maladie grave ?
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Chez les seniors, l’apparition d’un trouble de la sexualité doit être considérée avec une grande attention. Il pourrait en effet indiquer le risque de développer un problème sérieux de santé, tant chez les hommes que chez les femmes.
Au-delà de la cinquantaine, beaucoup considèrent qu’une difficulté d’érection ou une baisse du désir est un phénomène relativement banal. De fait, ces troubles peuvent être liés à des soucis psychologiques (déprime…), relationnels (distance dans le couple…) ou physiques (sécheresse vaginale, fatigue…), dont les conséquences ne doivent pas être négligées, mais qui ne mettent pas l’état de santé en réel péril.
Une équipe britannique (University College London) montre cependant que les problèmes sexuels qui surviennent chez les seniors peuvent être associés à un risque (beaucoup) plus élevé de développement d'une maladie grave, comme s’il s’agissait d’un signal d’alarme. Les chercheurs ont suivi pendant plusieurs années quelque 2600 hommes et 3200 femmes âgés de 50 ans ou plus à l’entame. Un questionnaire rempli au début et ensuite à intervalles périodiques a permis d’évaluer plusieurs paramètres.
• l’évolution du désir sexuel
• la fréquence des relations sexuelles
• la fonction érectile
• la capacité d’excitation
Lors de l’analyse des données, les spécialités ont tenu compte de facteurs comme les critères socio-économiques, les comportements de santé ou les symptômes dépressifs. Toutes ces informations ont été croisées avec les éléments relatifs à la santé (état de santé auto-déclaré, limitations dans le fonctionnement quotidien, maladie du système vasculaire, cancer…). Que constate-t-on ?
• Chez les hommes. Un déclin du désir sexuel (libido) est associé à un risque plus élevé, dans les années à venir, de limitations dans la vie quotidienne (+ 41%) et de cancer (+ 63%). Une baisse de la fréquence des rapports sexuels est associée à un une probabilité plus élevée de détérioration de l’état de santé auto-déclaré (+ 47%) et de limitations dans le fonctionnement (+ 69%). La dysfonction érectile est associée à une augmentation du risque de cancer (+ 73%), de maladie coronarienne (x 2,3) et d’un état de santé auto-déclaré défavorable (+ 66%).
• Chez les femmes. Une baisse de la fréquence des rapports sexuels est associée à un risque plus élevé (+ 64%) de détérioration nette de l’état de santé auto-déclaré. Le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) semble aussi augmenter, tout comme en cas de difficultés d’excitation.
Il est important de noter qu’il s’agit de risques relatifs, et certainement pas systématiques. Les auteurs ajoutent : « En cas de déclin de la fonction sexuelle, de la fréquence et du désir chez un senior, le médecin devrait considérer cette situation comme un indicateur important de possibles problèmes de santé présents ou à venir ». Et dès lors, procéder à une exploration en profondeur, et organiser un suivi étroit.
Voir aussi l'article : Les 10 bienfaits du sexe pour la santé