Fin de vie : il faut continuer à parler à un proche, même inconscient
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Même si elle ne semble pas réagir, cela ne veut pas forcément dire qu’elle n’entend pas : il est important de continuer à parler à une personne en fin de vie.
Le comportement est adopté spontanément par de nombreux proches : ils continuent à parler à un parent ou à un ami en fin de vie, même s’il est plongé dans un état de non-réponse apparente. Apparente seulement, indique cette équipe canadienne (université de la Colombie-Britannique), car certains signes suggèrent que le cerveau pourrait percevoir des sons.
Les chercheurs ont obtenu l’accord de personnes âgées malades (une quinzaine au total), accueillies dans un établissement de soins, afin de pouvoir procéder à des électroencéphalogrammes (EEG) alors qu’elles étaient conscientes, puis quand elles ont sombré dans un état de non-réponse, en fin de vie. A chaque fois, ils ont diffusé des sons courants ou atypiques, à des fréquences différentes. Ils ont procédé de la même manière sur des sujets jeunes en bonne santé. Trois paramètres de l’EEG, appelés MMN, P3a et P3b, ont permis d’évaluer la réponse cérébrale à l’émission des sons.
Encore de nombreuses questions
Les spécialistes expliquent que la majorité des patients inconscients ont montré une « activité MMN » lors des changements de tonalités sonores, et certains une « activité P3a ou P3b » dans ces mêmes circonstances. Ils ajoutent que si les activités MMN ou P3a pourraient correspondre à une réponse cérébrale automatique, P3b est associée à la détection consciente. Autrement dit, le cerveau des personnes en fin de vie, apparemment inconscientes, est en mesure de réagir aux sons.
De fait, de nombreuses questions persistent. Quelle proportion de personnes en fin de vie ceci concerne-t-il, et quelles sont leurs spécificités ? Le fait de percevoir les sons d’une suite de mots signifie-t-il qu’on les comprend ? Reconnaît-on une voix ? Sa tonalité ? Ce qui semble se dégager en tout cas, c’est que le fait de continuer à communiquer avec un proche en fin de vie constitue en effet une démarche psychologiquement importante, pour celui qui parle, et sans doute aussi pour celui qui reçoit.
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