Quels sont les signes de l'autisme chez bébé et le tout-petit ?

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Vous soupçonnez un trouble du spectre autistique (TSA) chez votre enfant ? Quels sont les symptômes de l’autisme chez bébé ou chez le tout petit ? Plus le diagnostic est précoce, mieux c'est pour le développement de l'enfant et l'accompagnement des parents.

Voir aussi l'article : Trouble du spectre autistique : qu'est-ce que l'autisme ?

A quel âge peut-on diagnostiquer l’autisme ?

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Le plus souvent, un diagnostic provisoire peut être posé à partir de
l’âge de 2 ans (parfois 18 mois), mais de nombreux parents remarquent bien plus tôt que le développement de leur bébé est différent. Certains signes sont perceptibles dès 12 ou 18 mois. Le diagnostic reste toutefois provisoire jusque 3 ans. En effet, parfois, certains traits que l'on pensait être causé par un TSA disparaissent avec le temps. Il est donc important de faire réévaluer son enfant à cet âge pour obtenir un diagnostic définitif.

Quels sont les signes qui peuvent faire suspecter l'autisme chez les bébés et les tout-petits ?

Les symptômes de l'autisme chez les bébés et les tout-petits peuvent inclure :

  • Des pleurs très fréquents et inconsolables ou, au contraire, très peu fréquents.
  • Jouer sans « attention conjointe ». L'attention conjointe signifie que le tout-petit/bébé recherche l'interaction avec les autres tout en jouant : son regard passe de l'objet à la personne qui s'occupe de lui. Les enfants atteints de TSA se concentrent souvent uniquement sur le jouet, sans chercher à échanger.
  • Lorsque les parents dirigent leur regard vers le haut ou pointent du doigt un objet, le bébé/enfant ne suit pas le mouvement du regard ou du doigt. En d'autres termes, l'enfant ne comprend pas que ce langage non verbal vise en fait à susciter une interaction avec lui. Il ne parvient pas lui-même à pointer du doigt. Votre bébé ne lève pas non plus la main s’il veut qu’on le prenne dans nos bras.
  • Chez un enfant en bas âge, il est normal d'avoir un comportement rebelle ou affairé, mais chez les enfants autistes, c'est un peu plus extrême. Les crises de colère durent alors beaucoup plus longtemps que quelques minutes et sont plus intenses. Il peut également y avoir de l'hyperactivité (on pense parfois d'abord au TDAH) ou simplement un jeu extrêmement renfermé, sans volonté de s'adresser aux autres, de les regarder ou de les impliquer dans son jeu. 
  • Souvent, des problèmes d'alimentation sont également constatés. Par exemple, les enfants qui ont des difficultés à passer du sein ou du biberon à l'alimentation solide. Bien entendu, tous les enfants ayant des problèmes d'alimentation ne sont pas autistes, mais il s'agit d'un indicateur important pour commencer à rechercher des problèmes dans d'autres domaines. 
  • Absence de sourire (et de rire) en interaction avec l'environnement. 
  • Retard du langage chez les bébés : absence ou quasi absence de babillements à l'âge de 12 mois), de mots (à 18 mois) ou d’associations de mots (24 mois). 
  • L'enfant ne réagit pas quand on l'appelle.
  • Il ou elle vient rarement ou jamais vous dire quelque chose spontanément.

Attention, un enfant peut ne jamais montrer ces signaux, mais sera pourtant diagnostiqué plus tard avec un TSA. Ou vice versa : ce n’est pas parce que votre bébé présente un ou plusieurs de ces « symptômes » qu’il a forcément un TSA.

Voir aussi l'article : Développement du langage : à quel moment la logopédie (l'orthophonie) est-elle utile ?

Quels caractéristiques pour poser le diagnostic de l'autisme

Les différentes caractéristiques de l'autisme peuvent être divisées en deux grandes catégories.

1. Déficits de la communication et des interactions sociales

Cette catégorie comprend trois sous-catégories, qui doivent toutes être présentes pour poser un diagnostic.

  1. Déficit de la réciprocité socio-émotionnelle : difficulté à nouer ou à entretenir des amitiés, des conversations, à partager des intérêts, à engager une discussion, à répondre à une tentative d'échange...
  2. Déficit des comportements non verbaux : difficultés à comprendre le langage non verbal, comme les contacts visuels, les expressions faciales de l'autre, la gestuelle, la posture, ou encore à adapter la communication non verbale au contexte.
  3. Problèmes de réciprocité : difficulté à intégrer le jeu de va-et-vient au sein de la communication avec un message envoyé par un expéditeur, reçu et interprété par un destinataire et auquel il répond ensuite, absence d'intérêt manifeste pour autrui, difficulté dans le jeu, difficulté à adapter son comportement au contexte...

Voir aussi l'article : Trouble du spectre de l’autisme (TSA) : les symptômes et facteurs de risque

Dans la pratique, cela peut ressembler à ce qui suit avec les jeunes enfants, par exemple :

  • Un enfant ne cherche pas à communiquer de lui-même : il n'utilise pas le langage, ne cherche pas beaucoup à s'impliquer avec ses parents/responsables, ne demande pas d'aide de son propre chef et, par exemple, est plus enclin à pleurer/gémir, à pleurer beaucoup/peu.
  • Un enfant recherche l'interaction de lui-même, mais ne réagit guère aux questions ou à l'initiation de l'interaction par les personnes qui s'occupent de lui (contact visuel anormal, ne répond pas aux questions, ne réagit pas à l'énoncé de son nom...).
  • Certains enfants n'engagent la conversation que si elle porte sur leurs propres centres d'intérêt.

En tant que coach spécialiste de l’autisme, comment gérez-vous les parents des enfants atteints de TSA?

2. Comportement stéréotypé/routinier

Celui-ci comprend 4 sous-catégories dont au moins 2 doivent être présentes pour poser le diagnostic :

  1. Comportements stéréotypés : par exemple, battre des mains (on le voit aussi chez les jeunes enfants en serrant leurs mains de manière répétitive pour les ouvrir et les fermer), répéter certains sons/bruits de gorge (à ne pas confondre avec le babillage, très spécifique au développement (à ne pas confondre avec le babillage spécifique au développement du langage). Il s'agit de sons sont différents dans la nature. Par exemple, ils ont un ton plus bourdonnant (mmm, mmmm, mmm) ou plus aigu.
  2. Intérêts restreints ou fixes : par exemple lorsque les enfants sont extrêmement fascinés par certains objets et semblent s'y absorber complètement sans prêter attention à l'environnement.
  3. Intolérance au changement : réaction forte à un changement de routine (quelque chose qui se passe différemment dans la routine matinale, l'enfant veut toujours que les choses soient dans un certain ordre et est très contrarié quand cela n'arrive pas).
  4. Difficultés sensorielles : par exemple, très mauvaise tolérance au bruit, difficulté avec les aliments/textures/goûts, haut-le-cœur à certaines odeurs, difficulté avec les stimuli tactiles comme apprendre à marcher sur diverses surfaces, difficulté avec les soins corporels comme se laver, s'habiller, ^se faire changer sa couche, etc. 

Ces caractéristiques doivent être présentes dès l'enfance et causer des problèmes dans le développement général/fonctionnement quotidien de l'enfant (et de sa famille). 

3 - Autres caractéristiques

En plus de ces caractéristiques typiques, d’autres problèmes surviennent également régulièrement, tels que :

  • Réactions inhabituelles à des stimuli sensoriels : hypersensibilité au son, à l'odeur ou à la lumière, mais aussi sur le plan tactile, comme une hypersensibilité à certaines matières vestimentaires. Ou bien au contraire : insensibilité à la douleur, aimer les sons forts…
  • Motricité anormale, raide et maladroite.
  • Des peurs extrêmes et apparemment illogiques.
  • Suractivité et/ou comportement impulsif.
  • Problèmes de comportement non spécifiques tels que problèmes d'alimentation et de sommeil, crises de colère, agressivité, comportement destructeur et comportement d'automutilation.
  • Comportement souvent très affectueux. Dans le cadre d'un « développement normal », l'enfant se détache progressivement de la personne qui s'occupe de lui, mais cela n'arrive pas toujours chez les enfants atteints de TSA. 
  • Réagir très jeune sur le plan social/émotionnel, par exemple à l'âge de tout-petit, pleurer encore très longtemps comme un bébé.

Voir aussi l'article : Troubles du spectre de l’autisme : les résultats prometteurs d’un médicament pour l’épilepsie

Dépistage de l'autisme : où faire tester son bébé ou son enfant

Faire un test officiel de dépistage de l'autisme permet, après que le diagnostic soit posé, de recevoir un traitement (précoce) et du soutien. Cela vous permet de mettre fin à une période de doutes et de culpabilité, et d'obtenir des informations sur l'autisme afin d'adapter l'éducation de votre enfant le cas échéant. 

Vous devrez pour cela vous rendre dans l'un des 8 centre de référence en autisme du pays (4 en Flandre et 4 en Wallonie et en région Bruxelloise). Le programme diagnostique est mené par une équipe pluridisciplinaire (neuropédiatre, logopède, psychomotricien, psychologue, pédopsychiatre, assistant social, généticien). 

Toutefois, les délais d'attente sont longs dans la plupart des centres de référence. En principe, il est également possible de faire faire des tests par un psychologue, mais le diagnostic officiel ne peut être posé que par un pédopsychiatre ou un neurologue. Seul ce rapport officiel vous donnera accès aux facilités de traitement et à une aide financière.

Diagnostiquer l'autisme n'est pas une tâche facile. Malgré l'amélioration des connaissances sur l'autisme parmi les médecins, psychologues et autres professionnels, il n'est pas rare qu'un long délai s'écoule entre l'inquiétude initiale des parents et un diagnostic clair et correct. De nombreux facteurs compliquent le diagnostic de l’autisme. Par exemple, toutes les caractéristiques ne se retrouvent pas chez tous les enfants et elles peuvent varier en fonction de l’âge et du niveau de développement. Certaines caractéristiques surviennent également avec d’autres troubles du développement, du comportement ou de l’apprentissage. Aujourd’hui, il n’existe aucun instrument de diagnostic permettant de répondre définitivement à la présence ou non de l’autisme. Malheureusement, il n’existe pas de test de dépistage de l’autisme offrant une certitude à 100 % pour chaque enfant.

Sources : 
www.autismevlaanderen.be
www.kinderneurologie.eu
www.autisme.nl
www.landelijknetwerkautisme.nl
https://www.cdc.gov

auteur : Amélie Micoud - journaliste santé

Dernière mise à jour: septembre 2024

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