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En réalité, la graisse dite blanche n’est pas vraiment blanche. Elle est plutôt jaune, un peu comme du beurre laissé à température ambiante. La quantité de cellules graisseuses qui la composent ne représente que 40 à 60 % de l’ensemble de la graisse blanche. Mais, en raison de la taille de leurs larges gouttelettes lipidiques, ces cellules occupent 99 % du volume de la graisse blanche. Le reste des tissus graisseux est constitué de globules blancs, de vaisseaux sanguins et de tissus de soutien. Ces éléments, bien que nettement moins volumineux, jouent un rôle essentiel dans les diverses fonctions assurées par la graisse corporelle.
La principale fonction de la graisse blanche est de stocker de l'énergie. Il faut considérer cette réserve de graisse comme un grand jerrycan élastique qui permet de stocker les surplus de carburant. Qualifier ce jerrycan d’élastique relève de l’euphémisme : le contenu d’une cellule graisseuse (adipocyte) peut atteindre 3.000 fois son volume initial. Sachant que notre corps peut constamment fabriquer de nouvelles cellules graisseuses, il ne faut pas s’étonner que certaines personnes pèsent plus de 300 kilos. Là, nous ne parlons plus d’un jerrycan mais d’une énorme citerne à mazout, que l’on doit tirer comme une remorque.
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Avez-vous déjà entendu parler de la graisse brune ? Au cours de mes interventions chirurgicales, j’ai exploré les entrailles de milliers de personnes mais pour être franc, jamais encore je n’ai vu de graisse brune…
La graisse brune doit son nom au fait qu’elle contient plus de vaisseaux sanguins que la graisse blanche, ce qui lui confère une teinte plus sombre. Les cellules de graisse brune contiennent également beaucoup plus de mitochondries, ce qui rend les cellules elles-mêmes plus foncées. Ces mitochondries sont en fait de petites centrales d’énergie capables de produire une énergie chimique.
La graisse brune a pour principale fonction de générer de la chaleur et de maintenir ainsi notre corps à la bonne température. On la qualifie parfois de « graisse qui fait maigrir », car elle brûle les lipides (calories) stockés dans les graisses blanches. Elle peut donc faire figure de remède miracle pour les personnes désireuses de perdre du poids. Pourquoi ne pourrions-nous pas produire davantage de graisse brune au lieu de cette satanée graisse blanche dont nous n'arrivons pas à nous débarrasser ?
Hélas, ce n’est pas si simple. Chez les bébés et les nourrissons, la graisse brune se situe entre les omoplates et sur la poitrine. Elle représente de 2 à 5% de leur poids corporel et constitue une des principales sources de chaleur. Chez les adultes, il en va différemment. Quand nous grandissons, nous générons de la chaleur lorsque nous frissonnons, c’est-à-dire lorsque nous contractons nos muscles. Pensez, par exemple, au fait de claquer des dents quand vous avez très froid ou de trembler si vous avez de la fièvre. Les bébés ne sont pas en mesure de trembler comme les adultes. Ils ont donc besoin de graisse brune. Les cellules de graisse brune utilisent la thermogénine, une substance qui permet de générer de la chaleur sans activité musculaire (sans tremblements, donc). Quand les bébés ont de la fièvre, la chaleur provient également de cette graisse brune.
Malheureusement, cette graisse brune disparaît presque complètement au fil des ans. Il n’en reste quasiment plus à la puberté. Les adultes en ont encore un peu au cou, aux clavicules et aux omoplates.
Il existe une troisième sorte de graisse : la graisse beige, aussi appelé brite, un acronyme de « brown in white tissue ». On obtient cette graisse beige en « brunissant » de la graisse blanche, par exemple en s’exposant un certain temps à des températures basses, plus exactement à une température qui se situe juste au-dessus du point où nous commençons à frissonner, aux environs de 10 °C. Placer votre thermostat sur 10°C ne profite donc pas seulement à votre portefeuille et à la planète, cela vous permet aussi de transformer de la graisse blanche en graisse beige, qui brûle plus rapidement les kilos superflus.
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Pour ceux qui n'aiment pas trop le froid, il existe une autre façon de transformer la graisse blanche en graisse beige et donc de brûler plus de graisses : manger des piments rouges. En particulier, les piments très forts, qui contiennent beaucoup de capsaïcine. Tous ceux qui ont déjà goûté ce type de poivrons savent que la température corporelle augmente rapidement et qu’on peut énormément transpirer. La capsaïcine incite en effet le corps à produire subitement beaucoup de chaleur, ce qui stimule la conversion de graisse blanche en graisse beige, qui brûle à leur tour des calories.
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